Vis la vie de mon genou…
Mardi 13 novembre 2007 Comme la plupart d’entre vous le savent, je me suis pété le ligament croisé antérieur (LCA dans le jargon chirurgical) le 23 avril 2007, le jour du premier tour des élections présidentielles (un signe peut être).
Depuis un petit bout de temps, je me dis: “Vas-y Erwan, c’est bon, vas-y Erwan, c’est bon, bon bon”, non je me dis:”Vas-y Erwan, raconte toute l’histoire de ton genou”. Alors c’est parti, je commence par le début.
Bon alors, comme je le disais dans les lignes précédentes, j’ai eu une rupture du LCA le 23 avril dernier en jouant au foot. Alors n’allez pas penser que c est du à un manque d’entrainement, ou à un mauvais échauffement, car cette blessure est arrivée environ à la 75ème minute d’un match endiablé et qu’en règle général cette blessure arrive qu’à de grands joueurs (ex: Ronaldo, Coupet, Cris, Pires, Mickaël Sylvestre… ok mauvais exemple pour Sylvestre).
Alors mettons nous en situation: tout le monde connait mon engagement lors d’un match de foot, et cette fois ci, je n avais pas manqué à ma réputation. En effet, dans un match contre Sainte Cécile (le club de foot, pas la sainte patronne des musiciens), sur un dégagement du gardien adverse, j’ai fait une tête, je me trouvais environ au milieu du terrain, je retombe (après une envolée pour faire cette tête digne d un épisode d’Oliv’ et Tom) sur une jambe (la droite en l occurence). Jusque là, tout va bien, et au moment où j’allais repartir, un mec arrive comme une balle pour me tacler, alors que le ballon n’était plus là (ben oui je venais de faire une tête, c est bon vous visualisez bien). Le mec se met donc à tacler, et sèche ma jambe d’appui, tel une ensilleuse qui coupe le maïs (très poétique comme image me direz vous). Pour éviter le choc, qui paraissait pourtant inévitable, j’essaie de me tourner sur moi même, et là, paf, ma jambe tourne, mais mon pied ne bouge pas du sol, gros craquement dans le genou, petite douleur, et je sors du terrain (pas sur une civière; je joue à Hambye, on n’a pas les moyens pour avoir une civière) comme je peux.
Le coach me met de la bombe magique sur le genou, et cinq minutes plus tard, je rentre sur le terrain, pour finir le match. Comme on dit dans le jargon, je retourne au charbon pour mon équipe mais aussi pour finir mon genou (c’est à ce moment là que j ai du abimé en plus le ménisque, car sans LCA, c est lui qui compense).
Apres le match, ça allait pas trop mal, genou un peu gonflé mais rien de bien impressionnant. Mais le lendemain matin au réveil, c’était plus la même chose, impossible de poser le pied par terre. Ni une ni deux, direction chez mon médecin, qui me diagnostique une petite entorse du genou. Bilan: arrêt de trois semaines, et reprise, normalement après ces trois semaines. Seulement, le diagnostic n’était pas bon, c’est ce qu’on verra par la suite. Je n’en veux pas trop à mon médecin du sport, car étant donné que j avais une cuisse assez musclé, et que l accident venait juste d’arriver, il ne pouvait pas se rendre compte de la blessure comme ça. Il n’avait pas complètement tord, c’était bien une entorse, mais pas une bégnine, mais une entorse grave.
Au bout d’une semaine, rien de beaucoup mieux pour mon genou, il est super chaud en permanence, et gonfle au moindre effort. De plus je boite comme Grand corps malade. Je décide donc de me mettre à la chanson comme lui, non, je décide donc d aller chez un éthiopathe, qui lui est beaucoup moins optimiste sur le diagnostic: il me dit que c’est peut être le ménisque, peut être un bout de cartilage qui se balade dans l articulation (une souris comme on dit dans le jargon etiopathique), ou bien une rupture du LCA. Après m avoir retourné la jambe dans tous les sens et avoir fait craquer toutes mes articulations, il me conseille d aller faire une IRM pour voir ce qu’il y a vraiment (ce même éthiopathe à réussi à m enlever mon boitement, balaise le mec, et m explique comment replacer mon genou quand il se derobe).
Rendez vous pris pour une IRM le 2 juin au CHU de Caen. Alors l’IRM, c est le truc comme dans Grey’s Anatomy, où tu rentres dans un tube, et où tu restes environ 20 minutes pour voir tous les muscles de ta jambe. Tellement rassuré, j arrive même à m’endormir pendant l’examen médical.
Une demi heure après, le résultat tombe: “M. Jaouen, j’ai le plaisir de vous annoncer, que vous avez une rupture totale du ligament croisé antérieur, ainsi qu une fissure méniscale”.
A noter que pendant cette période de trois mois avant l’opération, je n avais plus mal au genou, le seul problème était qu’il se déboitait de temps en temps avec l impression que la rotule va plier vers l arriere, vous voyez ou pas. Et à chaque déboitement, ma rotule pinçait mon ménisque qui était venu se mettre dans l’articulation, au lieu d etre à l extérieur (ce qu on appelle communément, une anse de seau dans le jargon chirurgical toujours). Du coup, impossibilité de tendre la jambe à fond, mais pas trop génant quand meme.
Après ce verdict, rendez vous chez le chirurgien à Vire, le 12 juin, chez le Docteur Van Nedervelde, un docteur algérien comme son nom l’indique, ou belge je sais plus, en tout cas c est pas un gars de chez nous. Chirurgien réputé pour les opérations du genou pour les sportifs, ancien chef du service orthopédique du CHU de Caen, médaille d’or de chirurgie, référencé 3 étoiles au guide Michelin.
Alors lui, c’est un mec super calme, super rassurant, mais qui lorsqu il a vu mes résultats d’IRM m’a dit cash: je peux vous opérer début aout. Sans avoir rien dit avant. Et après seulement il a regardé mon genou, pendant un bon quart d’heure, l’a tiré dans tous les sens, m’a fait faire deux trois exercices. Du coup rendez vous pris le 2 aout pour une opération le 3 aout, soit trois mois après l’accident du départ.
Donc je termine mon stage tranquillement à Cherbourg, je passe ma soutenance à Vannes, je trouve un boulot sur caen vers la fin juin qui ne démarre qu’en septembre, donc au programme, vacances tout le mois de juillet.
Apres ce repos bien mérité, arrive le 2 aout, je rentre donc à la clinique de Vire, assez stressé il faut le dire, car j arrive la bas en pleine forme, je marche bien, je kiffe la life et je sais que je vais ressortir avec des béquilles, mais bon si je voulais reprendre le sport, je n’avais pas le choix (à savoir que le LCA ne sert que dans les sports de rotation, style foot, squash, ski… en gros les sports que je pratique, mais on peut tout à fait vivre sans ce LCA, à partir du moment où on fait des sports comme le vélo, natation, course à pied et bridge, que des sports dans l’axe comme on dit).
Donc je me retrouve dans une chambre avec un grand père qui vient de se faire opérer du genou, une petite opération, car il reste que la journée à l’hopital.
Pour moi, c est remplissage de questionnaire en tout genre, prise de sang, douche à la bétadine, re remplissage de questionnaire, rendez vous avec l anesthésiste, repas et dodo. L’opération est prévue au lendemain matin à 11h45, juste pour l’apéro.
Après une super nuit avec un voisin qui ronfle, comme c’est pas permis, réveil à 6h30 du mat’, pour donner le petit déj’ à mon voisin, mais pas à moi, car je suis a jeun depuis la veille à minuit (quand je dis à jeun, c est pas manger, jusque là c est logique, mais interdiction de boire aussi). Donc re douche à la bétadine, rasage de la jambe par une gentille infirmière, et là badigeonage de ma jambe à la bétadine. En gros ta jambe est à moitié rasée et est dans les couleurs orange marron. Ca ressemble pas à grand chose. Et la je me met en tunique d’opération. Il doit être environ 9h30, et je me fais opérer dans plus de 2 heures.
Une heure avant l heure fatidique, on me donne une prémédication, en gros c est un truc de fou, tu avales ces médocs (sans eau bien entendu), et ca te rend super détendu, c’est un billet en premiere classe sur air Ganja ce truc. Je roupille donc un peu, et arrive l heure, et la personne ne vient. J ai attendu jusqu a 14h parce qu il y avait eu une urgence entre les deux.
J arrive dans le bloc, anesthésie de la jambe grace à un flux électrique. On te met une grosse décharge dans un nerf de la jambe, elle saute d’un coup, comme si tu ne la maîtrisé plus, et elle devient anesthésiée pendant trois jours (pour éviter les douleurs post-op). Plus anesthésie générale par dessus. L’opération dure deux bonnes heures (si vous voulez voir à quoi ressemble l’opération, allez sur cette adresse, http://www.chirurgiegenou.com/lca/didt/colombet/4videoshd.htm, c’est pas mal, ça permet de vraiment tout voir), et je passe deux heures dans la salle de reveil entre deux vieux opérés des hanches qui gueulent comme des veaux. On me branche une pompe à morphine que je commande moi même, “si t’as mal t appuis, une dose toutes les dix minutes maximum”. J’en ai utilisé pas mal le premier jour. Retour dans ma chambre, un peu claqué, la jambe dans une attelle, deux drains qui sortent de ma jambe, suivi de deux bidons où y a du sang qui coule dedans (super appetissant). J’ai un catheter dans le bras, avec du glucose, et un autre truc d antibiotique, plus la pompe à morphine. J ai des 4 électrodes de collées sur le torse, un brasard pour la tension (un peu comme si j etais capitaine de foot), et un truc sur un doigt pour la saturation (un peu comme si j etais à la méthode Cauet). Plus la télécommande de la pompe à morphine dans l autre main. En gros je ne peux pas bouger, et en même temps, j ai pas le courage de faire quoi que ce soit, si ce n est appuyer sur ma poire à morphine.
Et je n ai toujours pas le droit de boire ni manger, et il est 18 heures environ. La soirée passe à une vitesse incroyable, car je n arrete pas de m endormir (une dose de morphine, je dors une demi heure), j ai plus aucune notion du temps, et je ne comprend meme pas ce qui se passe à Koh Lanta (je me suis fait opérer un vendredi).
Je passe une super nuit, en plus j ai plus de voisin, vu qu il est deja parti, et je serais seul jusqu’à la fin. Au niveau du sommeil, c’est la seule nuit pendant les 15 premiers jours où j’ai bien dormi.
Et le lendemain matin, le petit dèj’ arrive, j ai enfin le droit de boire quelque chose. Je crois que je n ai jamais eu aussi soif de toute ma vie. Et là premiere séance de kine, à 9 heures, on enlève l’attelle, on plie un peu la jambe (environ 45°), on remue les orteils pour éviter les escarres, et à ma plus grande surprise, on se met debout sur ses deux jambes. Et là, je peux te dire, que tu regrettes d avoir pris un petit dej’. Lever super dur, tu sais meme pas ou tu as mal tellement t as mal, et je fais le tour de mon lit avec mes bequilles en utilisant ma jambe opérée. J’ai mis quasiment 10 minutes à faire ce parcours du combattant, en trainant derriere moi, tout mon attirail de tuyau, fil, bidon, toute la panoplie de l’opéré d’une ligamentoplastie (c’est le nom de l opération qu on m a fait !!!).
Je reste jusqu au mercredi 8 au matin à la clinique, soit 6 jours, où tous les jours on me fait une petite surprise.
1er jour: je me mets debout
2ème jour: on m enlève la perf et la morphine
3ème jour: on me change le pansement, et je vois ma cicatrice, environ 10 cm avec 25 agraffes (j ai pas reussi à les compter la première fois car ma cicatrice me faisait un peu peur, et mon genou ressemblait à une patate)
4eme jour: j ai le droit de m assoir dans un fauteuil
5eme jour: on enleve les drains
6eme jour: je peux sortir
Bilan de ces six jours à l hopital, beaucoup de stress au départ, un peu de douleur par la suite, pas trop le moral au départ, impression de progresser grace au kiné tous les matins, et le plaisir de voir du monde quand t es allité toute la journée. Cela permet de vraiment reconnaitre ses amis. C’est souvent dans les mauvais moment qu’on a le plus besoin de ses proches, c’est pas quand tu vas bien. Je tiens d’ailleurs à remercier les personnes qui sont venues me voir, qui m’ont envoyé des textos ou qui m’ont appelé.
Donc au bout de six jours, direction le centre de rééducation et de réadaptation fonctionnelle Le Normandy à Granville en internat.Et tout ça en ambulance. Voyage de plus d’une heure allongé, et ben c’est pas le top pour se déplacer d’être dans cette position, je peux vous le dire.
Et là c est le debut d une longue rééducation pendant 4 semaines en intensif, six heures par jour, 6 jours sur 7. Cela permet aussi de voir du monde, super ambiance, plein de jeunes dans le meme cas que moi (dont deux du meme club de foot que moi), mais aussi des personnes plus agées avec qui on s entend bien.
Des journées bien chargées: massage, kiné, piscine, muscu du quadri, électrothérapie, cryothérapie, marche, arthromoteur, quadri assi, allongé, kiné dans l eau, application de boues… le vrai kif, et des progres tous les jours.
Je sors donc au bout de quasiment trois semaines, sans bequilles, sans attelles et avec une cicatrice merveilleusement belle. Comme disait les infirmières: “de toutes façon le Docteur Van Nedervelde, c’est un couturier” (un couturier qui utilisent des agrafes quand même, faudrait en parler à Jean Paul Gautier). Ce séjour m’a appris à pas me plaindre de mes douleurs, car quand tu te trouves avec des accidentés de la route, des personnes amputés, une fille qui a été défenestrée par son mec et des gens atteint de maladies graves, toi à côté t as pas le droit d avoir mal.
Septembre: début de mon nouveau boulot sur Caen, avec kiné tous les matins, avant d aller bosser, pendant 1h30/2H tous les jours (de 6h45 à 8h45, si t’es pas motivé, ben t’es dans la merde).
Aujourd’hui à trois mois post op, je fais toujours du kiné à raison de deux fois par semaine, je marche normalement, j arrive à monter les escaliers, pour les descendre ça commence à ressembler à quelque chose (c est fou comme des gestes du quotidien peuvent paraitre super dur à faire). Je fais du vélo d’appartement à raison de trois fois par semaine pendant 45 minutes à chaque fois (environ 16 km à 21 km/h de moyenne), je fais de la natation, et j’ai enfin pu recourir. Faut attendre que la greffe soit vraiment bien prise, car vu que le LCA a pété il m ont pris un morceau du tendon rotulien qu ils ont accroché à mon fémur et mon tibia, apres avoir fait des trous dans ceux ci et mis des vis. C’est une autogreffe, mais pour l’instant ce sont les vis qui tiennent le ligament, faut attendre qu’il se vascularise pour qu’il puisse prendre de vraies attaches. Pour simplifier, lorsque ça t’arrive, t’as plutôt intérêt à être patient, à prendre ton temps pour bien récupérer, et à se contenter des faibles progrès que tu fais certaines semaines.
Ca fait du bien de refaire du sport, même si c est pas des sports extraordinaires pour l instant. Le principal travail maintenant est de remuscler ma cuisse qui a perdu 60% de sa musculature, mais bon la cuisse gauche est à 130% maintenant vu qu elle compense l autre, donc la différence est flagrante, il me manque aujourd’hui 6 cm de tour de cuisse. J’ai récupéré toute mon extension, mais il me manque encore l’hyper extension, et je plie à 130° (je dois aller jusqu à 145 pour récupérer comme avant).
Je pourrais reprendre plus le sport au bout de six mois, soit en février 2008, et reprendre le foot en club, en aout/septembre.
Voici toute l histoire de mon genou, en chiffre ça donne ça:
- 6 jours à la clinique
- 3 semaines d’attelle
- 4 semaines de béquilles (dont une semaine avec une seule béquille, comme Grand Corps Malade)
- 26 jours en centre de rééducation
- 25 agrafes
- 10 cm environ de cicatrice
- 30 piqûres dans le ventre contre la phlébite
- une prise de sang tous les deux jours pour vérifier les plaquettes
- des tonnes d’anti inflammatoires
- des kilos de glaces pour refroidir mon genou (et encore aujourd’hui)
- des heures de massage et de kiné
- des kms de vélo sans avancer
- des litres de sueur
- des kilos de fonte levés pour muscler la cuisse
- tout ça pour avoir un super genou, qui après l’opération est plus solide qu’avant, car refait à neuf, le seul problème après, c’est que ce soit l’autre qui pète, mais bon je suis joueur et je suis prêt à prendre ce risque.
Maintenant, en argent qu’est ce que ça donne Bertrand Renard. Cette opération ne m’a quasiment rien coûté, enfin à moi, mais la LMDE a bien morflé. Je n avais quasiment jamais utilisé ma mutuelle étudiante, mais là j’ai fini en beauté.
22€: 1er rendez vous docteur le lendemain de l’accident
42€: etiopathe pour enlever mon boitement
22€: rendez vous docteur pour avoir rendez vous IRM et radio
93€: radio du genou
150€: IRM
22€: rendez docteur pour avoir rendez vous chirurgien
30€: premiere genouillère souple
60€: deuximème genouillère articulée
28€: rendez vous chirurgien
28€: rendez vous anesthésiste
2500€: opération + séjour à la clinique
200€: ambulance pour aller de Vire à Granville
6000€: 4 semaines en centre de rééducation (eh oui, c’est super cher, mais bon ils s’occupent bien de toi, et tu progresses plus vite qu’avec un kiné libéral)
30€: béquilles
300€: kiné caen pour rééducation fonctionnelle
22€: rendez vous bilan médecin
28€: rendez vous 2 mois chirurgien
330 €: kiné caen pour proprioception (travail de l’équilibre sur la jambe opérée)
75€: test isocinétique (calcul du pourcentage de muscle sur les jambes)
28€: rendez vous chirurgien 6 mois
130€: vélo d’appartement
50€: sac de sable de rééducation
40€: poche de glace, gel bleu
Ce qui représente plus de 10000€, tout ça pour un genou (et encore je compte pas les médocs). Heureusement qu on a un bon système de santé en France. Maintenant, il me reste plus qu’à travailler encore pour remuscler tout ça, et pour montrer qu’avec cette opération, on peut reprendre ses activités comme avant (ski, foot, squash…) et rejouer comme Ronaldo… ou comme Mickaël Sylvestre, ça sera déjà pas mal.
Voilà, c’est un peu long mais ça résume tout mon petit périple. Alors si la même chose vous arrive, et bien je pense que cet article vous suffira pour répondre à vos interrogations. Et si ça vous arrive pas, ben je peux vous dire que peu importe ce qu’il vous arrive, apprenez à relativiser, profiter des choses simples, ne faites pas demain des choses que vous pouvez faire aujourd’hui, car en un rien de temps, on peut passer du bonheur à des choses horribles. Je ne parle pas pour moi, mais pour les personnes que j’ai rencontré en centre de rééducation. Même des personnes qui connaissent très bien leur destin final continuent de relativiser, et se rassurent en se disant que “même quand tu vas pas bien, y’en a plein d’autres qui vont moins bien ailleurs”.